Sorti en 2007 au pays des citrons pudiques et en 2008 chez les pervers dévergondés, The World Ends With You (ou TWEWY pour les intimes) est un jeu de Square-Enix sur DS qui brouille les traditions idéologiques qui font un RPG.
Oublions franchement les univers chevaleresque et la fantaisie de bas niveau, oubliez les épées plus grosses que les personnages et les sabres qui peuvent faire usage d'arme à feu. Oublions les empires féodaux et les multi-nationales plein aux as qui veulent dominer le monde par l'argent et la terreur.
L'action se déroule à Shibuya, quartier fashion de la capitale japonaise ou le mauvais gout vestimentaire rencontre souvent le mal de vivre de la population locale. Dans le quartier le plus branché de Tokio, disions-nous, le jeune Sakuraba Neku se réveil en plein milieu d'une rue; fait incontestable, il semble invisible. Personne ne le voit ou ne le remarque. Sans comprendre ce qui lui arrive, et comme une saloperie n'arrive jamais seule, il est immédiatement attaqué par une horde de grenouilles tueuses bien décidées à le rayer de la carte. Prenant ses jambes à son cou, il rentre en contact avec la jeune péripatéticienne fashion qui trainait dans le coin et qui semble être dans la même situation que lui, Shiki.
Ensemble, ils vont tenter de survivre dans ce Shibuya avec pour seuls indices quelques SMS reçus sur leur portable leur intimant l'ordre de suivre certaines missions sous peine d'être "effacés", et parmi ces messages, l'un d'eux et plus inquiétant que les autres: "7 jours" (va pourrir en enfer Sadako).
Scénario et ambiance peu banale pour un RPG. Si à première vu l'ambiance graphique peut sembler particulière, on rentre assez aisément dans l'ambiance. Tout est fait pour nous mettre à notre aise: l'ambiance musicale dîte branchée, le chara-design assez particulier, les promenades dans des rues que certains fans du Japon reconnaitront facilement, ect. Outre les graphismes plutôt réussi, le jeu bénéficie aussi d'un gameplay particulier mais plein de charmes. Eh oui, on nous entraine à être une femme et à pouvoir faire au minimum deux choses en même temps.
En effet, les phases de combat se déroulent sur les deux écrans de la DS: sur l'écran inférieur, vous jouez Neku est ses pouvoirs psychokinésiques en utilisant uniquement le stylet, tandis que sur l'écran supérieur, on joue notre partenaire via les touches directionnelles. Deux combats en même temps, quand on a pas l'habitude, c'est plutôt déroutant. Fort heureusement, pour ceux qui n'ont pas spécialement envie de se faire chier de gérer deux combats simultanés, vous avez toujours la possibilité de mettre le combat du haut en mode automatique. Ainsi, vous n'aurez plus qu'à gérer un seul combat, troquant votre habilité et votre savoir faire contre un boulet inutile. L'intelligence de votre partenaire est tout sauf exceptionnelle. En gros, gérez le vous même ou vous serez dans la merde.
L'ambiance sonore ne correspondait pas du tout à mon style: electro, rap et autres merdes typés banlieue, bref, j'aime pas. Et pourtant, Que serait le film 8 miles si la bande sonore était du groupe Disturbed? De la merde, probablement. Du coup, on est surpris à appréciez l'OST, on se retrouve à la télécharger et avant de s'en rendre compte, elle tourne en boucle sur Itunes... De la magie? Non, l'ambiance est au rendez-vous et apporte un gros plus dans le jeu.
Si vous êtes un manche à balai totalement irrécupérable, que vous n'aimez pas vous entrainer, que vous êtes une sous-merde du jeu vidéo, l'équipe de développement, dans sa grande générosité, vous propose de diminuer la difficulté du jeu, mais bon, soyons franc, quelques soit le niveau difficulté choisi, il reste relativement simple.
Si a priori le scénario peut sembler bancal, voir sans originalité, sachez que ce n'est qu'une impression. De peur d'en révéler de trop, j'ai limité mon synopsis au strict minimum. Mais j'aime autant vous rassurer: le scénario est complet, bien ficelé et cohérent. Une petite merveille dans une cartouche de jeu.
En conclusion, Twewy est un jeu innovant et révolutionnaire qui, comme la plupart des hits du jeu vidéo, font un passage éclair en Europe et disparaissent dans le gouffre de l'ignorance. Exemple version "jeracontemavie"; j'ai acheté le jeu le jour de sa sortie, après coup, je ne l'ai jamais revu en magasin. Malheureux, vraiment.
Et comme tous les bons jeux, il n'a jamais été traduit en français, par conséquent un niveau d'anglais est requis. Je dirais même un bon niveau d'anglais: les personnages parlent vraiment un patois banlieusard particulier qui nécessite un bon effort de compréhension (sans toutefois être impossible à traduire).
Et donc, à mes yeux, Twewy est juste un des meilleurs jeux de la console malgré sa transparence aux yeux du grand public...